10 000 arbres pour la forêt de Darmstadt.
14.03.2022 | Sustainability
Nous avons fait don de 10 000 jeunes plants résistants pour la reforestation de surfaces dénudées dans la forêt de Darmstadt. Car il en va de l’effort de chacun de contrer la destruction de l’environnement provoquée par le changement climatique. Nous avons rencontré l’inspecteur forestier en chef Hendrik Barthelmes pour discuter de notre action de reforestation commune, des défis actuels du secteur forestier et de son travail en tant que pédagogue forestier auprès de nos apprentis.
Bonjour Hendrik ! En janvier 2022, HessenForst a planté les jeunes plants dont nous avons fait don sur une surface forestière de 1,3 hectare à Darmstadt. Peux-tu nous donner le contexte de ce travail de reboisement ?
Dans toute l’Allemagne, la forêt doit faire face aux effets de deux années particulièrement sèches. De nombreux arbres sont morts de la sécheresse provoquée par le manque d’eau dans les sols et par un fort rayonnement solaire. Au sein de HessenForst, nous avons fait de la transformation des forêts locales en forêts mixtes résistantes et durables notre priorité.
Combien d'arbres manquent dans les forêts de l’office des forêts de Darmstadt ?
Ce chiffre est impossible à évaluer. Simplement parce que la sécheresse a, dans de nombreux cas, provoqué le processus de dépérissement de nos arbres. Cette situation se constate dans certaines régions forestières, dont la Darmstädter Westwald. Nous devons donc faire face à de grands défis.
Quelles variétés d'arbres sont actuellement replantées ?
Le choix des arbres plantés dépend du site concerné. Avec le changement climatique, ce sont les chênes, les charmes, les tilleuls, les pins Douglas et les alisiers qui sont porteurs d’espoir pour le reboisement de la région. Les charmes, par exemple, ont un haut degré d'acceptation en ce qui concerne la disponibilité de l’eau, et ils sont également très résistants sur le plan climatique. Les pins Douglas résistent également très bien à la sécheresse. Les alisiers sont quant à eux des petits prodiges en matière de protection de la nature et de biodiversité. Cette variété d'arbres thermophiles offre d’excellents nutriments aux insectes de par ses feuilles, et ses fruits sont également très appréciés par de nombreux oiseaux. Il y a donc divers critères de sélection pour la plantation des différentes variétés.
En plus des dégâts forestiers liés au changement climatique, les tempêtes ont également mis à mal les forêts. En 2018, la tempête « Fabienne » a causé des dégâts importants dans la forêt de Darmstadt.
Au début j’étais triste et sous le choc face à cette catastrophe naturelle. Puis, j'ai vite compris que la tempête a permis de libérer de l’espace pour un renouveau. Je pense qu’il faut toujours voir les opportunités offertes par ce genre d'événement. La lumière qui a ainsi atteint le sol de la forêt a permis à de nombreux petits arbustes de se développer en arbres impressionnants, à l’instar de leurs prédécesseurs. Malgré tout, nous avons affaire à un chantier titanesque.
Un « chantier titanesque » – sous quels aspects ?
Nous commençons tout juste à percevoir l’effet du changement climatique dont chacun d’entre nous est en partie responsable. Ces signes précurseurs ont déjà des conséquences désastreuses sur nos écosystèmes locaux. Dans de telles périodes, nous devons coopérer et joindre nos forces pour conserver un environnement digne pour les générations futures. Malheureusement, ce n’est pas clair pour tout le monde.
Il est donc d'autant plus important que certains soient prêts à montrer l’exemple et à donner un coup de main. Un engagement qui peut prendre bien des formes : participation de particuliers à des actions de plantation, consommation responsable, utilisation de produits en bois durables ou coopérations entre les secteurs privé et public, comme ici entre Riese & Müller et HessenForst.
Qui plante un arbre, pense durablement.
Le reboisement n'apporte aucun résultat rapide. Il sera visible seulement pour les générations futures, mais son effet positif sera durable. C’est cette conscience que nous souhaitons transmettre à nos apprentis. À l'automne 2021, nous avons entrepris avec eux et Hendrik Barthelmes une balade à travers les dégâts de la forêt touchée par la tempête. Au cours de cette journée, nos apprentis ont ainsi pu directement constater les interactions complexes entre homme, nature et climat.
En plus de ton travail en tant que garde forestier, tu es également pédagogue forestier et proposes des randonnées guidées dans la forêt.
Oui, la pédagogie forestière faisait partie de mon cursus forestier et de mon stage dans le land de Hesse. En plus du savoir spécifique, les gardes forestiers apprennent également à communiquer sur le sujet peu abordé de la forêt. Nous proposons des balades guidées pour tous les groupes d'âge, mais notre cible de prédilection reste les jeunes.
Souhaites-tu nous en dire plus ?
Les enfants et les jeunes sont notre avenir. S’ils sont sensibilisés assez tôt à la forêt, au climat et à l’environnement, nous pourrons limiter le changement climatique et préserver un environnement digne. En outre, il est prouvé que passer du temps dans la nature et dans la forêt est bénéfique pour le développement des jeunes gens. Si nous arrivons à intéresser les jeunes à la forêt dans le cadre de nos activités de pédagogie forestière, cela est non seulement profitable pour l’environnement mais également pour eux.
À quoi ressemble une journée typique d'un garde forestier ? On s’imagine souvent que les gardes forestiers passent toute leur journée dehors dans la forêt…
(Il rit) Le cliché du vieil homme, avec sa barbe, son teckel en laisse et son fusil sur l'épaule est aujourd’hui dépassé. Les gardes forestiers sont plus des gestionnaires de la forêt. Nous planifions, coordonnons et surveillons l’exploitation de la forêt. Cela comprend la récolte du bois, des mesures de protection de la nature, la surveillance du respect des règles forestières et l’organisation de la chasse et sa surveillance. Sans oublier la pédagogie forestière, et donc les visites de crèches, de groupes scolaires et d'adultes, le travail de relations publiques et bien plus encore ! Il est donc nécessaire de bien se documenter. On peut donc affirmer qu’un garde forestier passe 60 % de son temps de travail dans la forêt et 40 % dans son bureau.
Merci Hendrik pour le temps que tu nous as accordé !
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Hendrik Barthelmes (28) est né et a grandi à Offenbach-sur-le-Main. Après des études forestières à la Haute École pour l’exploitation forestière de Rottenburg am Neckar, il a réalisé son stage d’un an dans le land de Hesse. Il a réalisé son apprentissage au sein de l’Office de la forêt de Darmstadt, terrain de chasse de Kranichstein. C’est ici que Hendrik est aujourd’hui responsable de la pédagogie forestière et des partenariats. En octobre 2021, il a été promu au titre d’inspecteur forestier en chef.